Réunion publique du Vendredi 18 janvier 2008
Discours de Philippe LECORRE:
oute élection est un hommage rendu à la démocratie. Pour que cet hommage ait un sens il faut que l’électeur se voit proposer un choix. Groupe d’opposition au conseil municipal, « Union pour sa ville » se devait de présenter une liste au scrutin de mars 2008. Mes amis m’ont demandé d’en prendre la tête. Ce soir nous ne détaillerons pas le programme sur lequel nous travaillons. Ce sera pour notre prochaine rencontre. Nous voulons nous présenter, évoquer devant vous l’esprit de notre projet pour Bouguenais, répondre à vos questions, écouter vos suggestions, et inciter ceux qui hésitent encore, à nous rejoindre.
37 années de gestion ininterrompue, d’enracinement. Nous mesurons la difficulté de la tache. Certains pensent qu’il est plus aisé de renverser la monarchie britannique que le socialisme bouguenaisien. Nous aimons la difficulté, et nous n’avons rien contre la Reine d’Angleterre ! Quand il m’arrive de douter de me dire que c’est impossible, je me rappelle cette pensée de Victor Hugo : « Il existe une imminence de l’impossible ». Il faut donc s’y préparer.
Notre projet ne s’inscrit pas dans une démarche simpliste de rupture avec le passé. Des générations d’élus, de membres d’associations, de simples citoyens, ont façonné, modelé cette cité ou nous avons choisi de vivre. Notre ambition est de corriger, d’ajouter notre pierre à l’édifice et de défendre les intérêts de nos concitoyens auprès du conseil communautaire ou se prend l’essentiel des décisions. Ce projet, tourné vers les préoccupations des habitants, est dénué de toute inspiration idéologique. N’en déduisez pas que nous sommes apolitiques. Au contraire, en nous intéressant à l’environnement, au sport, à la culture, au transport, au commerce, à ce qui constitue l’essentiel de la vie des gens, nous ne ferons QUE de la politique.
Il s’agit d’un scrutin municipal. Pourtant d’après sa déclaration à la presse régionale, Mme Gréssus souhaite politiser les débats. Parler de la vie chère, de la précarité, de l’emploi. Elle pourrait ajouter.... les OGM, les retraites, les nouveaux contrats de travail, les franchises médicales.....tant d’autres sujets....qui nous apparaissent hors sujet, parce que ne dépendant pas de l’autorité du maire ou du conseil municipal. Nous avons des opinions, des convictions. Quelques uns, sur cette liste, qui n’est pas close, sont adhérents du MoDem, d’autres, c’est mon cas, viennent du Parti Radical. Deux formations qui ne font pas forcement les mêmes choix à Paris. Ce qui nous rapproche, c’est la perception que nous avons de Bouguenais, c’est la vision de ce que nous voulons y entreprendre..... Politiquement, ce n’est pas un secret, nous nous situons à la droite de l’actuelle majorité. Ce n’est pas difficile. A Bouguenais il est interdit de doubler à gauche. Face à cette liste qui revendique une position à la gauche de la gauche, nous pouvons être, en adoptant une métaphore sportive, l’équipe du reste du monde !
D’accord sur le fond, nous le sommes aussi sur la forme, la façon de travailler. A « Union pour sa ville » l’expression est libre, le débat ouvert.
Nous sommes attachés à notre indépendance. Les formations politiques, dont nous ne refuserons pas le soutien, n’interviennent pas dans nos travaux. J’ajoute qu’à terme, la majorité des membres de cette liste, sera constituée de citoyens non encartés...... En face, nous le savons, la liste « Label gauche» est un savant dosage de militants socialistes, verts et communistes. Le pourcentage alloué à chaque formation, les places d’adjoints ont été discutées au niveau des fédérations. Pas de place pour vous, quelque soit votre disponibilité, vos compétences, si vous n’êtes pas un militant. Le résultat, on l’expérimente depuis 37 ans. Une demi douzaine de décideurs et une armée de figurants.
Nous avons choisi de vivre à Bouguenais et nous nous y plaisons. Pourquoi alors critiquer et vouloir renverser l’équipe qui a transformé notre cité ? Il faut un jour déboulonner le mythe. Il n’y a pas eu de « miracle socialiste », si vous me permettez cet étrange rapprochement. Le temps a passé simplement. Des cités avoisinantes, ont fait des choix politiques différents, ont vécu quelques alternances. Elles ont aussi fait face à l’augmentation de leur population, et se sont équipées en conséquence. Elles n’avaient pourtant pas toutes la chance de bénéficier des retombées fiscales de l’aéroport. Au fil du temps, la cité s’est transformée, s’est équipée. Il y fait bon vivre le week-end. Mais en semaine, nos concitoyens peinent à franchir la Loire pour rejoindre leurs lieux de travail. Bouguenais est devenu un nœud d’étranglement au pied du pont de Cheviré. Le bourg se meurt. Pour les achats il faut se déplacer à Bouaye, à La Montagne ou à Rezé.....Et nous disposons du bureau de Poste le plus vétuste du département, inaccessible aux handicapés. Bien sûr, nous le savons, la municipalité n’est pas seule responsable des embarras de circulation, il ne lui revient pas d’ouvrir un commerce, ni de repeindre la poste ou de l’équiper d’un distributeur de timbres. Mais elle doit prendre en compte ces insuffisances et agir auprès des décideurs. Nous voulons favoriser l’implantation d’entreprises. Aider notamment ceux qui osent l’aventure de l’entreprise individuelle et se sentent un peu perdus. Nous voulons redynamiser le commerce, et favoriser l’implantation d’une moyenne surface.
L’une des fiertés de cette municipalité est sa politique sociale. Quotient familial, gratuité pour certains services, aides diverses : Le principe du quotient familial est adopté depuis longtemps dans des communes de droite comme de gauche. La gratuité pour les plus jeunes à la Médiathèque, et à la piscine est une mesure de bon sens. Rappelons toutefois que la gratuité est un mythe. Il y a toujours quelqu’un qui paye. Si ce n’est pas l’usager, c’est le contribuable. Vous l’avez constaté ce n’est pas à ce dernier que vont les applaudissements, les remerciements, mais aux responsables politiques, qui peuvent ainsi, à bon compte, se tailler une réputation de bienfaiteur. Pour autant, même si nous devons revoir ces quotients familiaux pour favoriser les classes dites moyennes, même si nous serons regardant sur l’aide sociale, en rappelant notamment, qu’un citoyen a des droits mais aussi des devoirs, nous ne reviendrons pas sur l’exigence de solidarité. La commune est, après la famille, l’interlocuteur privilégié de celui, de celle, qui se trouve en difficulté. Oui à la solidarité envers ceux qui connaissent des accidents de vie. Aidons les à se relever. Oui aussi à la solidarité inter générationnelle.
Notre génération a une dette envers ses enfants. Déficits divers qu’il leur reviendra de rembourser, environnement dégradé, de quel monde vont-ils hériter ? Nous devons au moins leur offrir toutes les chances d’épanouissement. Cela passe par l’accès à la culture et au sport. Nous devons aussi les aider à demeurer sur cette commune, qu’ils choisissent l’accession à la propriété ou la location. Nous devons aussi les encourager à être les acteurs de leur avenir, à s’engager dans la vie des associations qui souffrent du manque de bénévoles. Enfin soucieux du futur de nos enfants nous devons viser l’exemplarité en matière d’environnement, et l’exiger des services municipaux. Notre génération a aussi un devoir de solidarité envers ses aînés. Nous devons leur assurer la possibilité de demeurer le plus longtemps possible à domicile en renforçant les services de proximité. Nous devons aussi les écouter, profiter de leur expérience. En un mot : Les considérer.
37 ans que les mêmes sont aux affaires, qu’ils se repassent la mairie de militant à militant, de camarade à camarade. 37 ans qu’ils cherchent la gauche, la vraie, comme d’autres, perdus sur la banquise cherchaient le pôle nord magnétique. 37 ans, c’est long et cela se sent parfois ; lorsque l’on visite le quartier de la Croix Jeannette par exemple. Ici le temps s’est arrêté, comme suspendu. Tous ces noms de rues dédiées à ces militants socialistes, à ces héros de la cause du peuple ! « Rue Pierre Overney, victime des milices patronales » l’histoire revisitée.... Mais vous l’avez remarqué, pas de rue François Mitterrand... trop à droite ! En 37 ans, des habitudes se prennent, des attitudes s’affichent, non dénuées d’arrogance parfois. Qui n’a jamais eu l’impression en discutant avec quelque conseiller de s’adresser à son propriétaire ? Rendons leur justice, même s’ils se sont trompés, certains ont apporté leur talent, leur compétence, tous ont fait preuve de dévouement. Dévouement à leur ville.... mais aussi à leur parti politique. Le militantisme prend souvent le pas sur la défense des intérêts de la commune. Un exemple : Dans le dossier de l’aéroport, les positions des verts et des communistes locaux reflètent celles de leurs responsables nationaux. Les uns s’opposent au départ, les autres le souhaitent. Ils étaient et ils demeurent tellement opposés sur le sujet qu’il n’y a jamais eu de débat au conseil municipal. On aurait aimé savoir ce qu’en pensaient les socialistes. Cela aurait ajouté un soupçon de piment à des réunions qui en manquent singulièrement. PAS UN DEBAT sur l’avenir de l’aéroport comme si le sujet ne concernait pas en premier chef les habitants de Bouguenais ! Nous sommes, et sans restriction, favorables à son départ. Pour des raisons de sécurité, d’environnement, de gène sonore. Et parce que l’on ne nous fera pas croire que le trafic aérien va diminuer dans les prochaines années.
A nos amis sportifs, j’aimerais dire que nous soutenons le projet de stade aux Bélians. L’équipe sortante aussi, mais elle soumet ce projet à une condition. L’union des deux clubs de football, L’ALC, et l’USB. Les dirigeants de l’USB la réclament depuis de nombreuses années. Quelques responsables de l’Amicale laïque traînent des pieds. Il faudra qu’ils nous en donnent les raisons. A tous nous disons que nous ferons UN PEU PLUS que souhaiter cette union. Nous agirons ! Dans l’intérêt des éducateurs, dans celui des enfants qui partagent les bancs du même collège en semaine et souhaitent jouer ensemble le week-end. Et aussi parce que nous encouragerons tout ce qui peut favoriser le rapprochement entre le bourg et les Couëts.
Une élection municipale a ceci de particulier, qu’elle voit s’affronter des voisins, des amis parfois. N’oublions jamais que ce qui nous rapproche est infiniment plus important que ce qui nous divise. Travaillons sérieusement mais sans jamais nous prendre au sérieux. Si nous l’emportons, nous ne ferons pas table rase du passé, nous n’aurons pas l’esprit revanchard... Nous ne promettons pas de grand soir. Ce sont des expressions d’un autre temps, d’un autre camp. Vainqueurs ou vaincus, nous défendrons l’intérêt des habitants de notre cité. C’est cela notre rupture. Il n’y a pas de petits soldats chez nous. A une équipe de militants, nous substituerons une équipe de citoyens. MERCI